Lorsque Louis Roederer hérita de
la maison de champagne de son oncle, il concentra ses efforts sur l'exportation, et en
particulier à destination de la Russie. Le tsar apprécia
vivement son champagne, et demanda à la maison Louis Roederer qu'elle lui réserve chaque
année la meilleure de ses cuvées. Le maître de chais de la cour vint dès lors chaque
année à Reims pour participer personnellement à sa composition.
Un jour de 1876, le tsar Alexandre II fit remarquer à son sommelier que
les bouteilles servies à sa table étant toutes entourées d'un linge, rien ne les
distinguait de celles que ses hôtes pouvaient acheter dans le commerce.
Il exigea que sa cuvée personnelle lui fût dorénavant servie dans des
bouteilles en cristal, leur col en cristal étant alors un moyen infaillible
d'identification.
C'est ainsi que naquit la cuvée Cristal,
présenté dans une bouteille dont l'aspect n'a pas varié depuis plus d'un siècle.
Après la chute de l'empire en 1917, Louis Roederer entrepris de
poursuivre la production du Cristal et de la commercialiser à travers le monde. Cette
cuvée a toujours aujourd'hui un prestige important et est toujours élaborée, comme pour
le tsar il y a un siècle, avec le même soin et les mêmes exigences.